dimanche 6 novembre 2016

ARTICLE PARU DANS LE TELEGRAMME et OUEST FRANCE LE 4/11/16

Cinq orthophonistes du centre médico psycho pédagogique des PEP 29 ont débrayé une heure, hier, à Quimper, dans le cadre d'un mouvement national de grève. Elles revendiquent une revalorisation salariale pour renforcer l'attractivité du métier. 

« Les orthophonistes sont formés à bac + 3 depuis 1964, à bac + 4 depuis 1986, au niveau master (bac + 5) depuis 2013 mais les grilles de rémunération restent bloquées à bac + 2. Ça nuit clairement à l'attractivité du métier et à la bonne prise en charge des patients puisque des postes ne sont pas pourvus », résume Françoise Abautret. Cette spécialiste se révèle être l'une des six orthophonistes (4,5 ETP) du centre médico psycho pédagogique quimpérois des Pupilles de l'enseignement public du Finistère. Cinq d'entre elles, présentes hier au CMPP, ont observé une heure de grève entre 14 h et 15 h, à l'appel d'une intersyndicale nationale d'une dizaine d'organisations. « Un orthophoniste salarié d'une association comme la nôtre a un salaire mensuel de 1.328 € nets en début de carrière et de 2.332 € nets au bout de 28 ans d'activité. À l'hôpital public, il débute au Smic plus 47 €. La conséquence de cela, c'est que nous avons de moins en moins d'orthophonistes salariés ou dans la Fonction publique hospitalière, car les jeunes formés optent pour le libéral », signifie Valérie Le Sergent, l'une de ses collègues.

« Au carrefour de ce qui nous rend humain »


Des postes restent vacants et les délais de prise en charge s'allongent.
 Les orthophonistes du CMPP des PEP 29 l'évaluent « entre six mois et un an selon les périodes ». Elles accompagnent environ 130 enfants et adolescents chaque année. « La parole, le langage écrit, la mémoire, la surdité, la logique, les troubles neurologiques dégénératifs (etc.), nous sommes au carrefour de ce qui rend humain », émettent-elles. « Une aphasie, une perte de parole consécutive à un accident vasculaire cérébrale, doit être prise en charge de manière intensive, au rythme de trois à quatre rendez-vous hebdomadaires, sinon les séquelles seront irréparables. Ça veut dire que nous avons besoin d'orthophonistes, dans le cadre d'une prise en charge pluridisciplinaire, pour intervenir au mieux auprès des patients », illustre Isabelle Detrigne, qui exerce la moitié de son temps en libéral. Les orthophonistes du CMPP, comme la plupart des 950 (ETP) en France, revendiquent donc, auprès de la ministre des Affaires sociales et de la santé, « la reconnaissance de leurs compétences et qualification ainsi que la mise en place de grilles salariales correspondantes ». « Les discussions avec le ministère traînent depuis des années sans se concrétiser alors même que 250 députés et sénateurs ont soutenu notre démarche que nombre de directions, dont la nôtre, ont signé un manifeste qui va dans le même sens », regrettent Françoise Abautret et sa consoeur, Marie-Pierre Bolloré.
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/orthophonistes-debrayage-hier-pour-une-reconnaissance-04-11-2016-11279979.php#mEQCqB9YmFeAl1ru.99




RECTIFICATIF à l'article de Ouest france : 


Je vous remercie de votre article sur "les orthophonitses en grève...." datant du 4.11.2016.
Je me permets de vous signaler un contre-sens important dans les propos que vous me prêtez et je souhaiterais donc que vous publiez un erratum.
    En effet, c'est le ministère de la santé qui a  proposé une grille salariale pour tous les rééducateurs ( et non l'intersyndicale des orthophonistes!), sans aucun débat,  et  à des niveaux qui ne correspondent en rien au niveau de qualification et de compétence des orthophonistes (Master 2 Bac+5).
Aussi, l'intersyndicale refuse cette proposition de grille inappropriée ainsi que les propositions ministérielles qui lui ont été faites
actuellement à savoir :
"Un reclassement à Bac +3 fin 2016 (en moyenne + 20 €/mois) puis à Bac +4 dans le « futur » ..., des primes locales pour les orthophonistes acceptant les postes en zone désertique alors que tous les hôpitaux, petits ou grands y compris les CHU, sont touchés par la vacance des postes."   
"Face à l'absence totale de dialogue social, l'intersyndicale exige désormais la mise en place de grilles salariales sur une base minimale correspondant au niveau de diplôme, de compétence et de responsabilité des orthophonistes.
Le 8 novembre, tous les professionnels de santé manifesteront pour le retrait de la loi santé.
L’intersyndicale, se joint à ce mouvement de protestation et invite les orthophonistes à faire grève et à participer aux cortèges ce jour-là également."